Etude : Carte-Photo du 216e Régiment d'Infanterie (en Janvier 1918).

L'histoire de cette photo est assez lourde... en effet, cette photographie comprend plusieurs éléments troublant ; primo : ce mystérieux soldat allemand, et secundo : ces ruines mystérieuses... tant de questions auxquels... je ne peux que répondre !
Mystérieux soldat allemand... mystérieux ? Pas si mystérieux qu'il en a l'air... il s'agit en vérité d'un soldat français, qui faute d'uniforme, a du enfiler la capote et le casque (Stalhelm) d'un allemand, à qui tout cela ne devait guère plus servir. On remarque, par ailleurs, son pantalon typiquement français avec son éternelle "fente" et cette surface plus ou moins clair où devrait en théorie être fixées les bandes molletières, mais le soldat en question ne semble pas les porter (faute d'explosion - voir plus bas - ce qui aura surement du déchiré ses vêtements)

Et ces mystérieuses ruines ? Quelles sont-elles ? Et où sommes-nous donc ???
Nous sommes en plein coeur des côtes du poivre, et les ruines que l'on aperçoit sont les restes d'un village inconnu totalement anéanti par le "marmitage" allemand. Pour l'anecdote, les ruines sur lesquelles les soldats se tiennent, sont les ruines de l'église du village, sous lesquelles les soldats s'étaient réfugiés juste avant que tout n'explose, ce qui explique que le soldat français (pseudo soldat allemand) ait changé d'uniforme et ait emprunté celui d'un soldat allemand.

Ces informations se voient aussitôt confirmées par les dires d'un soldat (figurant sur la photo : montré d'une flèche - soldat à qui, d'ailleurs, appartenait la présente photographie.) :

"Ma chère, deux mots pour te donner de mes nouvelles qui sont toujours très bonnes et je désire de tout cœur que ma carte te trouve de même ainsi que tout les parents. Ma chérie je t'envoi ma carte souvenir tu me diras si tu me reconnais dans le nombre présent. Je veux te dire la carte qui est derrière nous est la fameuse côte du poivre où il s'est passé de durs combats. Le point noir que tu vois à gauche c'est un éclatement d'obus, tu vois qu'il ne tombe pas ainsi dans les charpentes que tu vois encore à gauche. Et le reste de l'église du pays juge par toi même… les dégâts de la guerre. Moi j'étais logé sous les cailloux où nous sommes tous dessus enfin pour le moment je suis bien tranquille. J'attends avec impatience mon tour de permission. Bien le bonjour à tout les parents bons baisers. Ton petit mari, Eugène."

Le 216e R.I. aux Côtes du Poivre ?

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